007 - Le Stagiaire
Le parc d'ordinateurs de plus en plus vieillissant nécessitait de plus en plus d'interventions. Les dépannages devenaient de plus en plus difficiles, car beaucoup de salariés avaient placé leurs PC à même le sol sous les bureaux et donc cela devenait de plus en plus acrobatique pour extirper les ordinateurs de leur cachette pour les dépanner.
J'avais demandé depuis longtemps l'embauche d'une personne pour pouvoir m'aider dans ma tâche. Le patron avait toujours refusé, jusqu'à la dernière réunion où il m'a annoncé que nous allions devoir changer tout le parc des machines en une ou deux semaines et que pour le coup il prendrait quelqu'un pour m'aider. Auprès de Pôle emploi, il a trouvé un stagiaire, Michel Martin, qui débute dans le métier. Bon, pour installer du matériel, un jeune stagiaire qui aurait de l'énergie ne serait pas un mal, surtout vu l'ampleur de la tâche.
Le lundi arrive. Comme je n'ai pas prévu spécialement de travaux de maintenance acrobatique, je me suis habillée un peu moins sport que d'habitude en jupe, chemisier, et ce qui va avec. Le stagiaire va enfin être là. Il faut que j'aie l'air un peu strict car je compte sur son aide au maximum et j'appréhende un peu, pourvu qu'il ne soit pas trop frondeur ou trop « ado » pour que je puisse réussir à travailler avec.
On frappe à la porte de mon bureau et le responsable RH entrebâille la porte et me dit en souriant :
- Bonjour Mélissa, voici votre petit nouveau Michel Martin!
Je reprends mon souffle et je me retourne. Je m'installe en face de lui. Je lui fais une présentation de l'architecture réseau, des différents serveurs, de leurs fonctions et du parc matériel. Puis je lui explique ce que l'on va attendre de lui. Depuis le début, il me regarde en souriant. Son sourire est envoûtant, ma bouche devient sèche, je suis intimidée. Je suis en train d'expliquer à un homme de quinze ans mon aîné qu'elles vont être ses fonctions comme s'il était un jeune débutant. Cela me gêne de plus en plus.
Ensuite je lui indique que nous devons partager le même bureau. Il s'installera donc au bureau vide en face du mien. Je n'ai pas encore entendu le son de sa voix. En fait, je suis la seule à parler. Quand je lui demande s'il a des questions, il me répond simplement en me regardant d’un « non » avec un timbre grave.
Le lendemain, il arrive en même temps que moi, me salue et me tient la porte lorsque je rentre. Cela change de beaucoup qui maintenant ne font plus attention aux autres et qui, en arrivant le matin, claquent la porte au nez de ceux qui suivent.
Dans l'ascenseur, nous nous regardons au travers du miroir. Personne ne dit mot. La semaine se poursuit ainsi. Nos regards se croisent, je suis la seule à parler et lui me regarde toujours sans piper mot. Au niveau du travail, aucun problème il est d'une compétence hors norme malgré sa jeunesse dans le métier, un vrai pro. Je ne comprends toujours pas pourquoi il y a comme un malaise entre nous.
Tous les mardis, je suis obligée d'assister à une réunion des services très importante, et je lui indique donc qu'il devra passer la matinée seul dans le bureau. Il m'assure que cela ne lui pose pas de problème et qu'il va en profiter pour mettre à jour le plan réseau avec les adresses mac.
La réunion commence, mon esprit reste un peu pensif. Je pense à Michel qui me fait depuis le début une impression étrange, comme s'il avait voulu me dire quelque chose mais qu'il n'osait pas. Un je-ne-sais-quoi qui me turlupine. Je me raisonne en me disant que ce n'est qu'une impression parce que je le trouve de plus en plus charmant et que petit à petit je sens que je l'apprécie... De trop peut être !
Quand je suis arrêtée nette dans mon élan. Mon regard vient de se poser sur l'écran de Michel qui est installé dos à la porte, en arrêt sur image. Il ne m'a pas entendu entrer. Je ne bouge plus, même je recule doucement, referme la porte. Je suis rouge tomate par ce que je viens de voir.
Michel, les yeux fermés, en position détente sur son siège, sa main droite sur la souris, et l'autre main ne laissant aucun doute sur ce qu'il était en train de faire.
Essoufflée par l'émotion, je m'adosse au mur et je ferme les yeux. L’'image qu'il avait sur son écran reste gravée sur mes rétines.
Émotions
Enfin m'en sortir, c'est un bien grand mot. Je dois constamment lutter pour ne pas que mon attirance se remarque. Michel est un homme charmant et dégageant un magnétisme certain.
Il travaille juste en face de moi, légèrement décalé. Parfois mon regard glisse de mon écran pour s'attarder sur son visage, qui lui reste rivé au sien.
Plusieurs choses m'attirent chez lui, son assurance, son physique harmonieux, et ses mains.
Humm ! Ses mains! Quand il remonte ses manches pour démonter un ordinateur, je dois me retenir de ne pas l'observer béatement. Mes pensées prennent des détours qui me troublent au plus haut point.
Je les imagine courant le long de mon corps, m'effleurer comme en ce moment il le fait sur les touches du clavier.
Chaque fois, je ressens un long frisson le long de ma colonne vertébrale. Quand cette envie devient trop forte, ou obsédante, pour éviter qu'il ne s'en rende compte, je sors du bureau en bredouillant que je dois vérifier un paramètre au niveau des serveurs.
Enfin voilà depuis une semaine, je suis arrivée à contenir toutes ces sensations pour qu'il ne les remarque pas.
Mardi en sortant plus tôt d'une réunion, lorsque je rejoins le bureau, je le vois en train de regarder des photos que j'avais postées ici et le mouvement de son bras ne laissait aucun doute sur son activité manuelle.
Mon dieu, quelle vision troublante, de cet homme. L’objet de mes fantasmes en train de se donner du plaisir devant mes photos et peut-être même à cause d'elles... Cette image qui restera encore longtemps imprimée dans mon cerveau me trouble au plus haut point.
Que faire ? A-t-il fait le rapprochement entre moi et mes photos du site ? Qui est-il au juste ? Quel est son pseudo sur le site ? Et surtout quelle attitude adopter ? Entrer maintenant et le surprendre pendant son occupation. Oui mais s'il m'a reconnue, que va-t-il se passer ?
Les questions affluent dans mon esprit si nombreuses et sans réponses....
Que faire? Choisir la seule attitude à mon sens, la plus raisonnable, la moins risquée...la plus lâche dans ce cas...La fuite ou alors l'autre la plus courageuse, affronter la situation ?
Je reprends mon souffle. Calme-toi, Mèl tu vas trouver une solution...Tu trouves toujours une solution !
Il n'y a pas de raison que là tu n'y arrives pas.
Soudain une idée me vient à l'esprit....
Je cours vers la réserve....
Tentation
Michel m'a demandé de publier ici son histoire.
À 60 ans, quelle tuile, j'ai toujours travaillé et je ne me vois pas rester chez moi toute la journée. Quand Pôle emploi me propose une reconversion dans le domaine informatique, j'accepte et je me dis pourquoi pas. J'ai déjà beaucoup bricolé des ordinateurs pour les potes, retirer les virus, changer les pièces. Ce sera un travail moins dur qu'à l'aciérie enfin physiquement je pense.
Le premier rendez-vous est pris avec le responsable RH. Il m'explique en gros la mission qui me sera confiée « Être l'assistant de la personne en charge de l'informatique de l'entreprise, une femme de 43 ans ». Passé le choc de l'étonnement, je me demande comment cela va se passer.
Dans la métallurgie, on n'est pas habitué à ce que les femmes occupent des postes à responsabilité, ou alors, quand c'est le cas, on se dit qu'elles ont des c...et le physique qui va avec. Enfin, on verra bien, ce n'est pas une femme plus jeune de presque 20 ans environ qui va m'impressionner tout de même.
Il entre puis se décale pour me laisser passer.
Là je la vois. Je m'attendais à une grande femme sèche et autoritaire, me voici face à une femme au visage avenant et doux, plutôt petite enfin pour ma taille avec des formes assez harmonieuses. Pas spécialement un canon de beauté, mais elle dégage un quelque chose qui m'a tout de suite plu. Elle semble forte et fragile à la fois.
D'ailleurs, plus je la regarde et plus j'ai l'impression de la connaître.
C'est étrange comme sentiment, quelque chose en elle m'attire mais je ne sais pas quoi. Je n'arrive pas à parler, moi qui suis pourtant un vrai baratineur. Je n'arrive pas à dégoiser un mot. Je la regarde hypnotisé. La seule chose que je peux sortir c'est juste un « non » à une question qu'elle me pose. Ridicule !!!
Au fil de la semaine, j'arrive à me détendre, à lui parler et même à rire. Nous faisons connaissance peu à peu. Insidieusement, je récolte des renseignements sur elle, sa vie, ses habitudes, mais pas un seul indice qui me mettrait sur une piste. Plus je la côtoie, et plus elle m'attire.
J’en suis toujours à me demander d'où je la connais. Cela laisse planer un voile sur notre relation. Elle m'amuse. Autant elle semble plein d'assurance quand il s'agit du travail, autant elle l'est moins quand je la surprends en train de me regarder l'œil rêveur.
Le soir en rentrant chez moi, je viens ici surfer de temps en temps. Je m'attarde sur les galeries photos. Une série de photos retient mon attention particulièrement depuis quelques jours.
Deuxième semaine, mardi matin, c'est le jour de réunion, elle va quitter le bureau pour la matinée. Elle arrive ce matin habillée dans la tenue qu'elle portait le jour de mon arrivée. Je suis comme un gamin, mon cœur résonne à mes oreilles. L'envie de l'approcher plus encore, se fait de plus en plus forte. Mais je dois attendre qu'elle fasse le premier pas.
Quand elle quitte le bureau, le soleil part avec elle. Je me retrouve seul. Je commence à travailler. J'ai beaucoup de mal à fixer mon attention tellement je pense à elle. Je la revois en fermant les yeux.
Un détail me revient à l'esprit. Mais non cela ne peut pas être ça !!! Non impossible !!! Il faut que j'en aie le cœur net. Il me reste environ trois heures avant son retour. Je tente de me connecter au site en pensant « Mais non! Elle est trop timide, jamais elle ne ferait cela ».
Je regarde les nouveautés....hum tiens de nouvelles photos...Waouh...de mieux en mieux.
Fusion
Je cours vers la réserve.
(HS - oui je sais ! j'ai couru longtemps - fin HS)
J'ouvre la porte et je commence à balayer la pièce du regard pour trouver ce que je cherche. Dans cette pièce, j'avais entassé beaucoup de bric-à-brac, des vieux matériels, des câbles, des claviers, des souris, des cartons moitiés vides, des étagères mal rangées. Enfin une réserve quoi ! Un endroit où l'on pose vite fait des choses après un dépannage et où l'on se dit toujours que l'on rangera plus tard. Ah ça y est…
Tiens, c'est drôle cette histoire d'erreur dans le bon de livraison, et en plus elle a eu l'air gênée » Je l'ai remarqué. Je me demande bien pourquoi. Heureusement que j'ai eu le temps d'éteindre l'écran avant qu'elle ne m'appelle pour ouvrir la porte.
- Vous avez un problème Mèl ?
Paniquée, je décide de lui dire la vérité : Oui j'ai perdu deux boutons sur mon chemisier et le boss va bientôt passer et je ne voudrais pas paraître dépenaillée devant lui.
- Si vous voulez j'ai un truc pour remédier à cela.
- Bon d'accord mais faites vite il va arriver dans dix minutes.
Mes sens ne font qu'un tour, je sais déjà ce que je vais faire ; et peut-être jamais je ne serais aussi prêt de l'approcher, de la sentir, de frôler sa peau, humer son parfum, j'espère qu'elle ne le prendra pas mal. Je sors deux trombones de mon tiroir et je m'approche d'elle. Je lui demande de s'assoir. Ce qu'elle fait sans rien dire, elle baisse les yeux comme si elle était gênée. J'approche ma main de sa poitrine, mon souffle devient court mais il faut que j'arrive à rester calme. Elle tient les deux pans du chemisier. Elle a passé ses cheveux dans son dos. Je vois la peau de son cou, je devine une veine qui palpite. Je m'approche son parfum me rend fiévreux et je tremble. « Reprends-toi mon vieux, tu n'as plus quinze ans tout de même ». Plus mon esprit me dit de me calmer et plus mon corps se tend.
J'approche mes mains du chemisier et je lui dis de me laisser faire. Docile, elle pose ses mains sur ses genoux. Je prends un pan de chemisier. Le dos de ma main frôle la naissance de son sein. L'effet est immédiat sur moi. Une longue décharge électrique me parcourt le corps en entier. Hum, la douceur de sa peau, jamais je ne pourrais oublier cette sensation de velours. Rapidement avant de perdre tous mes moyens, je rapproche les deux pans de tissu pour les maintenir entre eux avec les trombones sans que l'on ne voit rien de l'extérieur .
Je ne bouge pas mais quand je sens le dos de sa main sur ma peau, un long frisson me parcourt de part en part. Je ne peux plus bouger. Si cela dure trop longtemps, il va se rendre compte de l'effet qu'il me fait, que mes seins ont instinctivement répondu à son contact. Heureusement, il vient de finir, et je peux me reculer un peu trop précipitamment car j'ai failli en tomber de ma chaise.
- Merci Michel, je pense que c'est bon là !
Pourvu qu'il ne s’aperçoive pas de mon trouble.
Je me recule précipitamment dès que j'ai fini. Et de peur de craquer, je trouve une excuse pour sortir du bureau.
Ouf il est sorti il fait vraiment trop lourd dans ce bureau, ma respiration revient et je reprends mon calme peu à peu.
F I N
Commentaires
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Bonjour
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