011 - L'entreprise de 300 employé(e)s - Incursion (par Lambdales)

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 INCURSION (cross-over)
 (Méli)
Ce texte a été écrit par un ami : Lambdales
Il avait pensé avec gentillesse pouvoir prendre part  à mon histoire. J’avais bien sûr aimé cet initiative, ne voulant pas me priver de sa plume ! Voici donc son récit.

(Lambdales)

Je sirote mon café en réfléchissant à cette présentation que je dois terminer. Perdu dans mes pensées, je ne l’entends pas arriver derrière moi. « Excusez-moi »… Le son de sa voix m’atteint en même temps que l’odeur suave de son parfum. Je tressaille. La même émotion me traverse chaque fois que je croise notre responsable des Ressources Informatiques. Une émotion teintée d’intimidation. Elle est aussi belle que froide, aussi brillante que déterminée. Je me retourne. J’ai du mal à croiser le regard perçant des yeux gris vert que ses lunettes rendent encore plus sévères. Sa tenue est impeccable, comme toujours, signe extérieur de l’exigence extrême qu’elle s’impose à elle-même et qu’elle impose à ses collaborateurs. Elle porte un tailleur jupe, des bas et des talons aiguilles noirs. Ses longs cheveux bruns sont regroupés en un parfait chignon roulé sur sa nuque pâle. Le col de son chemisier blanc est ouvert sur les revers de sa veste et sur un profond décolleté qui accentue le malaise qui monte en moi.


Sarah GRANDIN ouvre le dossier cartonné qu’elle a dans les mains. « Je voudrais vous confier le CV d’un candidat très intéressant que j’ai reçu hier soir. Monsieur ÉLAN Patrick. Il a un certain nombre de qualités et une volonté de bien faire que j’ai énormément appréciée ». Son visage s’approche du mien et sa voix se transforme en murmure, séducteur et menaçant à la fois. « Je compte sur vous pour y jeter un œil attentif. J’attends vos commentaires avec impatience » Sa respiration me semble anormalement forte, je sens son souffle sur mon visage. Il a dû lui faire de l’effet, ce Patrick. L’aurait-elle mangé tout cru ? J’avale ma salive. Elle continue. « J’ai cru comprendre que vous étiez quelqu’un de très sérieux. Géraldine ne tarit pas d’éloges à votre sujet ». Ayant déposé ses documents sur la petite table haute où j’ai moi-même momentanément abandonné mon gobelet, l’implacable perfectionniste se met en devoir de réajuster le nœud de ma cravate, le long de laquelle elle laisse ensuite lentement glisser ses doigts. Ils s’arrêtent sur la boucle de ma ceinture. « Vous permettez » ? Puis ils continuent leur chemin descendant en se saisissant de la fermeture éclair de ma braguette.


« J’aime savoir avec qui je travaille », dit-elle en extrayant mon membre de son nid douillet. Le vaillant se réveille et s’étire sous l’étreinte de la main vigoureuse qui commence à le masser, avant même que l’intimidante meneuse d’hommes n’ait fini de s’accroupir. Les présentations se réduisent à un petit coup de langue furtif qui me fait frémir, et elle l’engouffre à pleine bouche. Son insolent décolleté m’offre, en vue plongeante, la naissance de ses seins et laisse deviner l’affriolante dentelle noire qui les enveloppe. Sa petite culotte et son porte-jarretelles y sont assortis, mis à jour par ses jambes écartées et sa jupe troussée. Comme pour répondre à ma secrète demande, elle défait les derniers boutons de son chemisier et libère sa belle poitrine. J’enfle entre ses lèvres, devant lesquelles s’activent ses doigts experts.


Elle se relève, plaque ses mains sur mes tempes puis, ses lèvres sur les miennes, sa langue s’insinue, je la laisse entrer, m’investir. La tête me tourne. Mes doigts se posent sur ses joues, glissent sur son menton, son cou, sa gorge. Le contact de sa peau m’enivre. Je m’aventure ensuite sur le col de son chemisier et le revers de sa veste pour atteindre le soutien-gorge noir. Mon cœur bat la chamade. Sa respiration s’accélère, siffle. Elle tire fiévreusement sur le nœud de cravate qu’elle a, elle-même, si bien remis en place, défait hâtivement les boutons de ma chemise pour enfin planter ses ongles sur mon torse en gémissant. La douleur me survolte. Je tire d’un geste sec sur la dentelle et les deux seins magnifiques jaillissent, leurs tétons tendus vers l’avant. Ses mains descendent en me labourant et atteignent ma ceinture. Mon pantalon tombe sur mes chevilles. Elle se presse contre moi en remontant sa cuisse le long de la mienne. Mon gland s’imprègne de sa moiteur alors que ses doigts le guident vers cet abri bien chaud auquel je n’osais prétendre.


Elle se hisse d’un coup de rein, pendue à mon cou et emprisonnant mes hanches entre ses jambes. J’entre de tout mon long. Elle m’embrasse de toutes ses forces, à me faire saigner. Je plaque son dos contre la machine qui vacille un instant avant de se décider à nous offrir son appui malgré la violence des coups de boutoir. « Vas-y ». Ses dents sont serrées, la voix est grave, sourde et étonnamment posée en ces circonstances. Elle se déhanche, impose son rythme, s’empale en râlant… Ses seins libérés battent la mesure. Mes mains en soutien sous ses fesses bien fermes accompagnent le mouvement, mes pouces de galopin glissés sous l’attache de ses bas. Ce petit détail m’excite, et elle lâche un petit rire grinçant lorsque je décide de tirer ainsi sur le nylon noir. Sa rage m’entraîne. Je remonte mon emprise sur sa taille, l’agrippant sous les pans de sa veste qui fouettent l’air, pour répondre à son ardeur et amplifier le mouvement. Elle crie. Je la sens se répandre autour de ma raideur grandissante.

Elle s’extrait, repose ses jambes sur le parquet et soupire. Longuement. Serrée contre moi, un sourire victorieux aux lèvres et un bras enroulé autour de ma taille, elle m’empoigne de sa main libre pour se mettre à jouer du poignet avec souplesse, célérité et, je dois le dire, une certaine élégance. Sa poitrine est écrasée contre mon torse. Elle se frotte imperceptiblement de haut en bas en accompagnant son œuvre masturbatoire. Je sens ses tétons encore durs rouler contre ma peau, alors que le tissu de son chemisier taquine les miens. Cet ultime baiser dans mon cou complète sa victoire, petit aveu de tendresse calculée de cette maîtresse femme qui me fait fondre et exploser à la fois. Je rends les armes, un jet après l’autre, à chaque élan de mon cœur qui cogne. Elle attend que la dernière goutte s’étale sur le sol pour me lâcher, secouant sa main d’un geste sec pour la débarrasser du sperme blanc qui s’accroche à ses phalanges.

Je reste immobile, pantelant, pendant que Sarah GRANDIN rajuste son tailleur et s’assure des détails de sa mise dans le miroir de notre espace détente. Le haut de ses bas disparaît sous sa jupe retendue, l’indécente poitrine se cantonne à nouveau dans l’insolence du décolleté soigné.


Les lunettes sont remontées sur l’arête du nez par un index sûr de lui. Le chignon, dont pas un cheveu rebelle n’ose émerger, est resté étrangement intact. Elle se retourne, reprend son dossier et contemple la scène. Je renfile maladroitement mon pantalon devant la machine à café qui fut le témoin passif et solide support de nos emportements passionnés.
Je prends conscience de la présence d’une poignée de personnes choquées, amusées ou tout simplement irritées de n’avoir pu accéder au distributeur pendant nos ébats malheureusement publics. Elle jette un œil aux petites flaques visqueuses et blanchâtres qui jonchent le parquet, puis me donne à contempler une dernière fois son beau regard gris vert, agrémenté d’un joli sourire complice. Le bruit de ses talons qui claquent sur le sol résonne en s’éloignant…

***
PS: Toute ressemblance avec des personnages créés par une belle plume brune dans un autre post n’a rien de fortuit. Je fais appel à toute son indulgence pour ce "cross-over" non autorisé, ce détournement en forme d’hommage, en espérant qu’il suscitera un peu d’intérêt, et, peut-être, autant de plaisir que j’ai eu à l’écrire.

(Méli)
Bien sûr que ton texte m'a fait plaisir. Je suis contente que tu m'aies autorisée à le publier.
Bises

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